Mars : devinez pourquoi Trump refroidit les ambitions de Musk
Alors que le milliardaire Elon Musk rêve d'établir une colonie humaine sur Mars, le président Donald Trump vient de doucher ses espoirs en déclarant que l'exploration de la planète rouge n'est pas une priorité de son second mandat, malgré des déclarations enthousiastes récentes devant le Congrès.

Un revirement politique inattendu
Le changement de ton est radical pour Donald Trump qui, lors de son discours devant le Congrès début mars 2025, promettait de "planter le drapeau américain sur Mars et même au-delà". Pourtant, dans une interview accordée à Fox News le 9 mars, le président américain a clairement indiqué que Mars n'était "pas vraiment numéro un sur sa liste de priorités", bien qu'il reconnaisse qu'atteindre la planète rouge serait "une grande réussite". Ce revirement semble particulièrement délicat vis-à-vis d'Elon Musk, son plus important donateur de campagne et fervent défenseur de la colonisation martienne.
Des contraintes temporelles et budgétaires majeures
D'après un article de SpaceNews, les fenêtres de lancement vers Mars pendant le mandat actuel de Trump sont extrêmement limitées : la prochaine s'ouvre fin 2026, trop tôt pour un projet partant de zéro, et la suivante fin 2028, pendant la campagne présidentielle. Le voyage lui-même durerait 9 mois. Par ailleurs, l'administration Trump prévoit de réduire de moitié le budget scientifique de la NASA, actuellement de 7,3 milliards de dollars. Cette coupe drastique menace même le programme Artemis de retour sur la Lune, avec Boeing qui se prépare déjà à licencier la moitié de son personnel dédié au projet Space Launch System.
Les défis titanesques d'une mission habitée
Selon le National Catholic Reporter, les obstacles techniques et physiologiques pour une mission habitée vers Mars sont colossaux. Les astronautes devront faire face aux radiations spatiales mortelles, à la perte de masse osseuse et musculaire en apesanteur, et au stress psychologique d'un confinement prolongé. L'installation sur Mars nécessiterait également un système complexe de ravitaillement et d'approvisionnement en nourriture et en eau, sans possibilité de secours en cas de problème. Un rapport NASA de 2016 estimait déjà le coût d'une première mission habitée à 500 milliards de dollars, avec 2 milliards supplémentaires rien que pour le système de support vital.
SpaceX et Musk face à leurs limites
Malgré l'optimisme d'Elon Musk, qui prédisait en septembre des vols réguliers vers Mars d'ici deux ans suivis de missions habitées quatre ans plus tard, la réalité technique rattrape SpaceX. La récente explosion d'un prototype de Starship, le vaisseau censé accomplir ces missions, soulève des doutes sur la capacité de l'entreprise à tenir ces délais ambitieux. Casey Dreier, responsable de la politique spatiale à la Planetary Society, va jusqu'à qualifier les coupes budgétaires envisagées "d'événement d'extinction pour l'exploration spatiale américaine".
Une remise en question des priorités
Pour de nombreux experts du dossier, il serait plus judicieux d'investir ces ressources colossales dans la résolution des problèmes terrestres comme le changement climatique et les conflits internationaux. Mars, bien que fascinante, restera là pendant que l'humanité règle ses problèmes sur Terre. Cette position pragmatique contraste avec la vision de Musk qui voit la colonisation martienne comme une "police d'assurance" pour l'humanité en cas de catastrophe terrestre, bien que la planète rouge soit actuellement beaucoup moins habitable que la Terre dans son pire scénario.