Attaque de requin en Israël : ce que l'on sait maintenant de la tragédie d'Hadera
De nouveaux éléments éclairent désormais les circonstances tragiques de l'attaque d'Hadera.
Retour sur un drame annoncé
Comme nous l'évoquions dans notre précédent article, une attaque de requin, événement rarissime sur les côtes israéliennes, a semé la consternation près de la ville d'Hadera. Les recherches pour retrouver le nageur disparu, qui ont mobilisé d'importants moyens (bateaux, plongeurs, hélicoptères), ont malheureusement connu une issue tragique.
Mardi, comme le rapportent CNN et le New York Post, les autorités israéliennes ont annoncé avoir retrouvé des restes humains. Ces derniers ont été envoyés à l'institut médico-légal pour identification formelle, mais l'espoir de retrouver le nageur vivant s'est éteint.
Un "hotspot" à requins bien connu des locaux (et des autorités)
Si l'attaque a choqué, la présence de requins dans cette zone n'est pas une surprise. La côte près d'Hadera est connue pour être un lieu de rassemblement saisonnier, typiquement entre octobre et mai, pour certaines espèces de requins. Pourquoi là ? À cause du rejet d'eau chaude d'une centrale électrique voisine, qui attire la vie marine, et donc ses prédateurs.
Les principaux squales observés ici sont le requin gris, et le requin sombre qui peut atteindre une taille impressionnante de 4 mètres et peser 350 kg. Bien qu'imposants, ces requins ne sont généralement pas considérés comme agressifs envers l'homme dans des conditions normales.
Ce phénomène attire depuis des années de nombreux curieux, plongeurs et baigneurs, désireux d'observer ces majestueux animaux de près.
L'interaction homme-requin : quand la fascination tourne au drame
C'est là que le bât blesse. Malgré les avertissements répétés des autorités et des groupes de conservation, de nombreux comportements à risque ont été observés. Des témoignages et des vidéos montrant des personnes s'approchant très près des requins, certains tirant même leurs ailerons ou leur jetant de la nourriture.
La Société pour la Protection de la Nature en Israël (SPNI), citée par CNN, déplore le "chaos" qui règne dans la zone depuis des années et appelle à une meilleure régulation pour assurer la sécurité publique et la tranquillité des animaux. Parmi les points soulevés :
- Les avertissements répétés des autorités sur le danger potentiel étaient souvent ignorés.
- L'interdiction de nager dans la zone n'était pas respectée par tous.
- La SPNI suggère la mise en place de zones d'observation sécurisées pour éviter les interactions directes dangereuses.
Des témoins cités par The Times of Israel et Ynet décrivent des scènes terrifiantes : le nageur criant "Ils me mordent !", luttant contre le requin, avant d'être entraîné au large sous les yeux horrifiés des personnes présentes sur la plage.
Une attaque rarissime, mais un risque multiplié par l'imprudence
Il faut le rappeler : les attaques de requins en Méditerranée, et plus particulièrement en Israël, sont extrêmement rares. Il s'agirait seulement de la troisième attaque enregistrée en Israël depuis les années 1940, dont une seule s'était avérée mortelle jusqu'à présent.
Les requins n'attaquent généralement pas l'homme pour se nourrir. Les morsures résultent souvent d'une erreur d'identification (le requin confondant un nageur ou un surfeur avec une proie habituelle), d'un comportement défensif s'il se sent menacé, ou d'une curiosité "maladroite".
La nécessaire cohabitation passe par le respect
Ce drame à Hadera est le résultat tragique d'une confluence de facteurs : une présence animale prévisible et localisée, et une interaction humaine qui a franchi les limites de la prudence et du respect des règles et de la faune sauvage.
Il rappelle douloureusement que même des animaux habituellement placides restent sauvages et potentiellement dangereux.
