On se croirait dans une série : l'attaque du lion de mer en Californie viendrait des algues toxiques
Une adolescente de 15 ans a vécu une expérience traumatisante lors d'un test de natation, ravivant les inquiétudes sur le comportement inhabituel des mammifères marins californiens.

Une attaque rare et inattendue
Le 30 mars dernier, Phoebe Beltran participait à un test de natation de 1000 mètres dans le cadre d'un programme de cadets sauveteurs juniors à Long Beach, en Californie. Cette jeune passionnée de natation, décrite par sa mère comme une vraie "water baby", a soudainement senti une vive douleur au bras droit.
Comme rapporté par ABC News, sa première réaction fut de penser qu'un requin l'attaquait. "Je vais mourir", s'est-elle dit avant de découvrir qu'il s'agissait en réalité d'un lion de mer (otarie).
Un comportement inquiétant lié aux algues toxiques
Cette attaque s'inscrit dans un contexte préoccupant : depuis fin février, des centaines d'animaux marins présentent des comportements erratiques le long des côtes californiennes. La cause ? Une prolifération d'algues toxiques produisant de l'acide domoïque, une neurotoxine ingérée par les poissons puis transmise aux mammifères marins qui s'en nourrissent.
Selon Justin Viezbicke, coordinateur californien du National Marine Fisheries Service, les lions de mer ne sont habituellement pas des créatures agressives et fuient normalement à la vue des humains. L'acide domoïque modifie leur comportement, provoquant léthargie, convulsions et parfois agressivité.
Un phénomène en augmentation
D'après le Marine Mammal Center, c'est la quatrième année consécutive qu'une telle prolifération d'algues toxiques se produit en Californie. Le Guardian rapporte que lors de la dernière prolifération record il y a deux ans, au moins 1000 mammifères marins ont péri en un seul mois le long des côtes californiennes du sud.
Les équipes de secours reçoivent actuellement plus de 100 appels par jour concernant des lions de mer et des dauphins échoués. Si les lions de mer ont 50 à 65% de chances de survie avec un traitement rapide, l'issue est presque toujours fatale pour les dauphins.
Le changement climatique en ligne de mire
Bien que des questions se posent sur l'impact possible des débris des incendies de Los Angeles en janvier, le changement climatique est pointé du doigt comme principal responsable. Les températures croissantes et l'évolution des conditions océaniques favorisent la prolifération de ces algues toxiques.
Malgré cette expérience traumatisante, Phoebe Beltran reste déterminée à retourner dans l'eau une fois guérie. "Je suis très chanceuse d'avoir encore mon bras en état de fonctionner", confie-t-elle à ABC News, espérant que son histoire sensibilisera le public sans pour autant blâmer les animaux marins.