Une étude sans précédent démontre les bienfaits sur la mémoire même des "exergames"

Recherche Par Rémi -

Une méta-méta analyse d'envergure menée par l'Université d'Australie du Sud vient confirmer les bienfaits de l'activité physique sur les fonctions cognitives, quels que soient l'âge et l'intensité de l'exercice. Cette étude sans précédent, analysant plus de 2700 essais cliniques, démontre que même une activité légère peut avoir un impact significatif sur notre cerveau.

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Une étude monumentale aux résultats prometteurs

L'analyse dirigée par le Dr Ben Singh compile les données de 133 revues systématiques, englobant 2724 essais contrôlés randomisés et plus de 258 000 participants, comme rapporté par ScienceAlert. Cette recherche exhaustive démontre que l'exercice améliore significativement la cognition générale à travers tous les groupes d'âge et toutes les modalités d'exercice. Les bénéfices apparaissent rapidement, avec des gains notables en seulement 1 à 3 mois, comme l'explique le Dr Singh dans une interview à l'Université d'Australie du Sud. L'étude complète a été publiée dans la revue BMSJ, apportant un nouvel éclairage sur la relation entre exercice physique et fonctions cérébrales.

Des bénéfices différenciés selon les populations

Les résultats révèlent des impacts particulièrement intéressants selon les groupes étudiés. Les enfants et adolescents montrent les plus grandes améliorations en termes de mémoire, tandis que les personnes atteintes de TDAH connaissent les plus importants progrès en matière de fonction exécutive, notamment dans la planification et la résolution de problèmes. Le professeur Carol Maher, chercheur senior de l'étude, souligne que ces découvertes sont particulièrement encourageantes dans un contexte où le déclin cognitif et les maladies neurodégénératives représentent des préoccupations sanitaires mondiales croissantes.

L'importance des activités douces et ludiques

Fait surprenant, certaines des meilleures performances cognitives sont associées à des exercices mettant l'accent sur des schémas de mouvement complexes, comme le yoga et le tai-chi. Les "exergames" (jeux vidéo actifs) comme Pokemon Go ont également démontré des bénéfices cognitifs significatifs. Ces activités, bien que d'intensité légère à modérée, semblent offrir au cerveau un entraînement unique et particulièrement efficace. Cette découverte est particulièrement encourageante car elle suggère que des activités engageantes et à faible impact peuvent offrir de réels avantages cognitifs.

Applications thérapeutiques prometteuses

Les implications de cette recherche s'étendent jusqu'au domaine thérapeutique, notamment dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer. Une étude complémentaire publiée dans Brain Research, menée sur des rats âgés, a démontré que l'exercice régulier pouvait réduire l'accumulation de protéines toxiques associées à la maladie d'Alzheimer et diminuer l'inflammation cérébrale liée à l'âge. Avec 6,9 millions d'Américains de plus de 65 ans actuellement atteints d'Alzheimer ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses pour la gestion de cette maladie neurodégénérative.

Une approche accessible pour tous

L'un des aspects les plus encourageants de cette recherche est son caractère inclusif. Les bénéfices cognitifs ne dépendent pas de l'intensité, de la durée ou de la fréquence des sessions d'exercice. Comme le souligne le Dr Singh dans ses conclusions publiées dans BMSJ, cette étude fournit des preuves solides permettant aux professionnels de santé de recommander l'exercice en toute confiance comme intervention efficace pour améliorer la cognition générale, la mémoire et la fonction exécutive chez les patients de tous âges et états de santé.