Tragédie : l'anthrax décime 50 hippopotames du parc national de Virunga
Un drame sanitaire se joue au cœur de la République Démocratique du Congo, mettant en péril une partie emblématique de sa faune.

Une tragédie au cœur du parc national de Virunga
Le parc national de Virunga, un joyau de biodiversité en Afrique centrale, fait face à une catastrophe écologique majeure. Comme rapporté par CNN, au moins 50 hippopotames ont succombé à une épidémie d'anthrax. Le directeur du parc, Emmanuel De Merode, a confirmé que des tests ont révélé la présence de cette bactérie mortelle, affectant également d'autres grandes espèces comme les buffles.
Les images déchirantes montrent les carcasses d'hippopotames flottant dans la rivière Ishasha. Cette eau se jette dans le lac Edward, amplifiant les craintes de propagation de la maladie. Selon Thomas Kambale, un leader local cité par Reuters, plus de 25 corps ont été repérés dérivant de Kagezi à Nyakakoma.
Anthrax : un tueur silencieux
L'anthrax, causé par la bactérie Bacillus anthracis, est une maladie redoutée en raison de sa rapidité d'action et de son potentiel de mortalité élevé. Les animaux peuvent l'attraper en inhalant les spores présentes dans le sol contaminé, en mangeant des plantes ou en buvant de l'eau infectée.
Bien que rare chez l'humain, l'anthrax reste une menace légitime, notamment comme agent potentiel de bioterrorisme. Des précédents tragiques, tels que la mort de 100 hippopotames au parc de Bwabwata en Namibie en 2017, montrent l'impact foudroyant de la bactérie sur les populations animales.
Des efforts de conservation en péril
Cette épidémie frappe durement une population déjà fragilisée. Comme le rapportait Reuters, les efforts de conservation avaient permis d'augmenter le nombre d'hippopotames de quelques centaines en 2006 à environ 1 200 aujourd'hui, malgré les menaces constants de braconnage et de conflits dans la région.
Avec ces nouvelles pertes, la bataille pour la survie des hippopotames dans leur habitat naturel subit un coup sévère. Les responsables du parc peinent à faire face à cette crise, manquant d'équipements adéquats pour gérer correctement les dépouilles contaminées.
Mesures de précaution et avenir incertain
Face au risque de transmission en cours, l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature appelle les riverains à éviter tout contact avec la faune et à faire bouillir l'eau avant consommation. Ce conseil vise à limiter tout potentiel de contagion de cette bactérie virulente.
Avec l'anthrax bien ancré dans le sol de Virunga et ses environs, cette tragédie sert d'avertissement sur la complexité croissante de la conservation en zones de conflit et la nécessité de stratégies robustes pour prévenir de telles hécatombes à l'avenir.