Pourquoi il ne faut pas toucher aux bébés des animaux sauvages ?

Nature Par Rémi -

Vous pensez bien faire en recueillant ce faon apparemment abandonné ? Détrompez-vous, vous pourriez lui faire plus de mal que de bien.

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Crédit : sora - illustration

Le mythe de l'animal orphelin

Chaque printemps, les services de protection de la faune sont submergés d'appels concernant de supposés animaux abandonnés. C'est tout particulièrement le cas aux Etats-Unis, ou les médias locaux rapportent régulièrement les erreurs de certains promeneurs, et partage les conseils à suivre pour éviter de mal faire. Un récit qui peut nous aider à mieux faire, dans nos propres forêts d'Europe.

La réalité est que les parents sont généralement à proximité, même si nous ne les voyons pas. Les adultes, notamment les cerfs, s'éloignent volontairement de leurs petits pendant la journée pour éviter d'attirer les prédateurs.

Les dangers d'une intervention humaine

Retirer un animal sauvage de son habitat naturel peut avoir des conséquences dramatiques (voir notre article sur le scandale de l'enlèvement d'un bébé wombat). Les jeunes animaux ont des besoins nutritionnels très spécifiques et nécessitent des soins particuliers que seuls des professionnels peuvent prodiguer.

Selon les autorités de Caroline du Sud par exemple, les faons élevés en captivité peuvent devenir des adultes semi-domestiqués potentiellement dangereux. Les mâles sont particulièrement imprévisibles pendant la saison de reproduction, et même les femelles peuvent présenter des risques.

Ce que dit la loi

Comme le rappelle le Département des Ressources Naturelles de l'Illinois, la possession d'animaux sauvages sans permis est illégale. Cette protection s'étend aux œufs, aux nids et même aux plumes. C'est également le cas en Europe, selon des modalités qui peuvent toutefois varier un peu.

Les bonnes pratiques par espèce

Pour les oiseaux : les oisillons quittent souvent le nid avant de savoir voler. Ces juvéniles restent au sol quelques jours le temps de développer leurs plumes de vol, leurs cris servant à maintenir le contact avec leurs parents.

Pour les cerfs : un faon doit rester immobile pendant ses deux premières semaines de vie, n'ayant pas encore la vitesse ni l'endurance nécessaires pour fuir. Ce n'est qu'après 2-3 jours au même endroit qu'il peut être considéré comme véritablement orphelin.

Pour les lapins : les mères ne visitent leurs petits qu'à l'aube et au crépuscule pour les nourrir, limitant ainsi les risques de prédation. Les jeunes commencent à quitter le nid vers 3-4 semaines.

La marche à suivre en cas de doute

La règle d'or est d'attendre 24 heures minimum avant toute intervention. Si l'animal est toujours présent après ce délai, contactez les services de protection de la faune locaux qui pourront vous guider.

Pour plus d'informations, consultez les sites officiels des associations et organisations près de chez vous, qui proposent des ressources détaillées sur la cohabitation avec la faune sauvage locale.