Nouvelles découvertes sur le Mégalodon : un requin plus élancé qu'attendu
Une étude internationale publiée le 9 mars 2025 dans la revue Palaeontologia Electronica vient bouleverser nos conceptions sur le mégalodon, ce requin géant disparu il y a 3,6 millions d'années. Loin de l'image du grand requin blanc surdimensionné, les chercheurs révèlent un prédateur beaucoup plus élancé et encore plus impressionnant que prévu.
Une nouvelle méthode pour percer les mystères du géant des mers
L'équipe dirigée par le paléobiologiste Kenshu Shimada de l'Université DePaul a développé une approche inédite pour estimer la taille et la morphologie du mégalodon. Comme le rapporte National Geographic, les scientifiques ne disposent que de vertèbres, dents, écailles et fragments de cartilage fossiles - aucun squelette complet n'ayant jamais été découvert. En analysant ces restes et en les comparant aux proportions corporelles de 145 espèces de requins actuels et 20 espèces éteintes, les chercheurs ont pu reconstituer plus précisément l'anatomie de ce super-prédateur.
Des dimensions qui dépassent l'entendement
D'après l'étude publiée dans Palaeontologia Electronica, le plus grand spécimen connu, identifié grâce à des vertèbres découvertes au Danemark, aurait atteint l'incroyable longueur de 24,3 mètres pour un poids de 94 tonnes. Comme l'explique Phillip Sternes, co-auteur de l'étude et biologiste à SeaWorld San Diego cité dans un communiqué de l'Université DePaul, "cette estimation de 24,3 mètres représente actuellement la taille maximale raisonnable pouvant être justifiée scientifiquement pour O. megalodon sur la base des fossiles existants".
Un physique plus proche du requin citron que du grand blanc
Contrairement aux représentations populaires montrant le mégalodon comme un grand requin blanc géant, les chercheurs ont déterminé que sa morphologie se rapprochait davantage de celle du requin citron actuel, avec un corps plus élancé. Cette découverte s'inscrit dans une logique évolutive : comme le souligne Gizmodo, les grands vertébrés marins actuels - requins-baleines, requins pèlerins et baleines - présentent tous des corps effilés et hydrodynamiques. Cette forme plus fine aurait permis au mégalodon d'atteindre des dimensions gigantesques tout en conservant une nage efficace.
De nouvelles perspectives sur le mode de vie du super-prédateur
Les analyses des motifs de croissance relevés sur les vertèbres belges ont également permis de mieux comprendre la biologie du mégalodon. L'espèce donnait naissance à des petits vivants mesurant déjà entre 3,6 et 3,9 mètres de long. Sa vitesse de croisière est estimée entre 2,1 et 3,5 kilomètres par heure, comparable à celle du grand requin blanc actuel. L'étude suggère également que la compétition avec le grand requin blanc, apparu il y a environ 5 millions d'années, aurait contribué à l'extinction du mégalodon.
